Le cortex cérébral
Il est de plus en plus courant de lire l’expression « fonctions cognitives » dans des articles ou des livres car les avancées en termes de neurosciences ont participé à vulgariser des notions comme « fonctions cognitives », « fonctions exécutives », « fonctions supérieures du cerveau » ou encore « métacognition ».
La notion de « fonctions cognitives » reste assez floue et j’avais envie de l’éclaircir un peu car je l’utilise souvent sur le blog sans avoir pris le temps d’expliquer ce que ces fonctions cognitives recouvrent. Je m’appuie sur une conférence du Dr Guy Lacombe.
Les fonctions cognitives sont les fonctions effectuées par la partie supérieure du cerveau. Pour simplifier, on dira que la partie supérieure du cerveau est constituée du cortex cérébral.
Le cortex cérébral comporte la majorité des neurones : c’est ce qu’on appelle la substance grise.
Source : Banque de schémas SVT – http://svt.ac-dijon.fr/
Le cortex cérébral est divisé en 4″parties » ou aires (les lobes cérébraux) en fonction de leur position et de leurs fonctions (chaque aire du cerveau « sert » à quelque chose) :
le lobe frontal, incluant le lobe préfrontal
Fonctions : coordination des messages entre les deux hémisphères, mouvements volontaires, résolution de problème, contrôle des impulsions, raisonnement, mémoire
le lobe pariétal
Fonctions : réception des informations sensorielles tactiles, repérage dans l’espace
le lobe temporal
Fonctions : activités visuelles complexes, équilibre, réception des informations sensorielles auditives et olfactives, compréhension du langage
le lobe occipital
Fonctions : réception des informations visuelles
Les fonctions cognitives
Quand on parle de fonctions cognitives, on fait référence à 5 fonctions qui expliquent l’ensemble des travaux que font les cellules de notre cerveau :
La mémoire
La phasie
La praxie
La gnosie
La gestion des processus (ou fonctions exécutives)
1. La mémoire
La mémoire est la capacité d’enregistrer et de retrouver des informations. La mémoire fonctionne par système : la mémoire à court terme, la mémoire de travail et la mémoire à long terme.
Il existe 2 types de mémoire :
La mémoire explicite (déclarative)
La mémoire explicite se souvient des informations exactes : l’apprentissage du « quoi » (verbalisation des événements, des procédures et des faits par des mots).
C’est une mémoire du contrôle des gestes : il faut penser à chaque étape. La mémoire explicite permet d’expliquer les connaissances et de les transmettre.
La mémoire explicite comporte :
la mémoire sémantique (le sens des choses, nos connaissances sur le monde) -> les mots, le vocabulaire
la mémoire épisodique (nos souvenirs personnels, la chronologie de notre histoire, les contextes affectifs et émotionnels dans lesquels se sont produits les événements) -> repères temporels, sensations
La mémoire implicite (non déclarative ou procédurale)
La mémoire implicite est l’apprentissage du « comment » : elle permet de mémoriser les savoir faire, les compétences automatisés et inconscients.
La mémoire implicite permet d’appliquer et de réitérer des procédures de manière automatique. C’est faire quelque chose d’utile des savoirs et connaissances.
Pour aller plus loin sur la mémoire, Enfants : des pistes pour mieux comprendre et utiliser la mémoire
2. La phasie (ou le langage)
La phasie est la capacité à communiquer à travers le langage (car nous sommes en « phase »). La phasie englobe les activités d’expression (parler) et de réception (entendre, décoder et comprendre).
3. La praxie (ou la capacité à pratiquer des choses)
La praxie englobe ce que nous essayons de faire : les actions motrices que nous coordonnons dans un but intentionnel (comme l’utilisation d’objets courants telle que la brosse à dents ou le fait de marcher, de s’habiller…).
La praxie dépend de programmes complexes développées et appris.
4. La gnosie
La gnosie recouvre ce que je reconnais, ce que je vois, ce sur quoi je mets du sens :
les capacités de reconnaissance et d’identification sensorielles (visuelles, auditives, tactiles, gustatives, olfactives)
le repérage dans l’espace de notre corps (où je suis, où sont les parties de mon corps…).
5. Les fonctions exécutives
Les fonctions exécutives (ou frontales) agissent comme des gestionnaires dont l’objectif serait d’utiliser toutes les autres fonctions supérieures du cerveau et de les mettre dans l’ordre en vue d’une bonne exécution. Par exemple, le fait d’envoyer une lettre nécessite de savoir quoi écrire et de garder en mémoire les idées à communiquer (mémoire et phasie), de savoir comment écrire à la main ou taper à l’ordinateur (praxie), trouver du papier et un crayon (mémoire et gnosie), savoir qu’une lettre s’envoie dans une enveloppe timbrée (mémoire et gnosie), coller le timbre (praxie), aller jusqu’à la Poste pour déposer la lettre dans une boîte aux lettres (praxie et gnosie).
Les fonctions exécutives recouvrent plusieurs compétences :
organiser
planifier
juger
faire preuve d’abstraction
être flexible
savoir inhiber ses émotions
être auto discipliné
tenir un raisonnement cohérent
faire preuve de créativité
Ce sont les fonctions exécutives qui sont développées le plus tard parmi les fonctions cognitives.
Le développement du cerveau
Il est important de garder en tête qu’une fonction supérieure est toujours dépendante d’une fonction de base (comme voir, entendre, toucher…). Nous avons d’abord besoin de percevoir à travers nos sens avant de contrôler nos perceptions. Pour penser, je dois d’abord recevoir l’information. Je pourrai ensuite contrôler comment je pense.